Rencontre : Jarno Langlois, Champion de France National 2012

La Championnat de France National est l’antichambre du Championnat Prestige ; temps de roulage réduits, mélange des cylindrées… parfait pour une première expérience en course ou parfaire une préparation. Mais le niveau des leaders est élevé – ils sont aussi classés dans le championnat Prestige. Cette année, cela c’est joué au final entre Romain Taurel et Jarno Langlois, qui a été titré à la finale au Circuit Carole. Come back sur sa saison !

 

 

Tout d’abord, revenons sur ta saison 2012. Félicitations pour ton titre de champion de France Open, j’imagine que cela a dû te soulager…

Le soulagement a été de faire « enfin » un championnat complet et surtout de gagner. J’avais de la pression, mais pas comme si j’attendais le résultat de mon permis ou autres examens. Donc au final content pour mes parents ainsi que pour moi et ceux qui me soutiennent.

Quels étaient tes objectifs en début de saison?

Mes objectifs étaient de faire dans les 12 en prestige, mais pour l’Open… Je ne savais même pas que je ferais l’open en début de saison, je me suis décidé à y  participer quelque temps avant l’épreuve de Tours, et je n’avais pas d’ambition particulière.

Après ton début de saison moyen à Tours  (4e de l’épreuve, pas mal distancé par les premiers), t’attendais-tu à être dans le coup dès l’épreuve suivante? Qu’est ce qui a changé entre ces deux épreuves?

À Tours, j’étais à court de roulage (première fois que je roulais avec ma moto)… En plus la piste était très petite, ce que je n’apprécie pas trop. Donc pour l’épreuve suivante, je me suis mis plus en évidence car le circuit était plus à ma convenance.

 

Est-ce que cela t’a donné plus de pression de te battre pour la victoire d’un championnat?

Oui forcément, même si je n’ai pas forcément eu plus de pression que pour une manche de prestige, l’envie de gagner était là jusqu’au bout.

 

 

Comment as-tu vécu cette finale à Carole, qui en plus avait un format de course différent que de coutume (une manche le samedi et deux manches le dimanche)?

Cela ne m’a pas gêné, ce qui me gênait le plus était un manque de chevaux de ma moto et ma boîte de vitesse qui sautait de manière répétée; la seule pression que j’avais était de savoir si j’allais pouvoir finir mes manches. Pour le reste, j’ai pris les manches les unes après les autres sans me poser de questions et en me bagarrant jusqu’au drapeau à damier.

Juste après avoir passé le drapeau à damier… quels ont été les premiers mots que tu as dits à tes parents après ce titre de champion de France open?

« P…, ça y est enfin ! » – J’ai aussi demandé à ma mère si ça allait car elle était très émue.

 

Pour terminer  sur le championnat de France Open, quel est ton meilleur souvenir de course?

À Clastres, parce que  je ne suis pas parti en tête, j’ai doublé… et je suis parti chercher cette première place pour ne plus la quitter. Cela faisait longtemps que je m’étais pas senti aussi bien sur une course, j’étais confiant et je connaissais bien le circuit donc ça change pas mal de choses. Et au final, pour gagner les trois manches! Une excellente journée pour moi et mon entourage.

et le pire?

L’avant-dernière manche à Carole, l’impression de me bagarrer plus avec ma moto (problème de boîte de vitesses et manque de chevaux) qu’avec mes concurrents.

Un dernier mot sur ce championnat Open 2012? (circuits, pilotes, etc…)?

Tout était au top, content d’avoir été titré de mon premier championnat complet, content que mon pote Coco ait gagné cette dernière épreuve, content pour lui. Content de m’être bastonné avec des potes (Romain Taurel, Nicolas Cottenet et Seb wallet), une bonne ambiance sur la piste et en dehors – ce qui rend le championnat encore plus sympa !

 

Tu es dans une structure familiale, est-ce difficile de mettre en place un budget pour faire une saison de supermotard?

Oui s’est super dur, galère même. La plus grosse difficulté est de ne pas avoir un mécano au top, car mon père n’y connaît pas plus que ça donc c’est plus de la débrouille qu’autre chose. Également pour le budget pneus, il est très difficile de rivaliser avec les premiers avec un seul pneu arrière neuf par week-end, donc j’étais obligé de jongler avec les occases, pas évident d’être serein au départ d’une épreuve de prestige. Mais en Open cela me posait moins de soucis.

Suite à tous ces petits soucis, quelles sont les difficultés que tu as rencontrées?

La seule difficulté que j’ai rencontrée  a été de mettre au point la moto les jours des courses, car je ne peux pas me permettre de m’entraîner à cause du budget pneus. Donc il faut tout faire le jour des courses.

Qu’est ce qu’il te faudrait pour viser plus haut?

Plus de budget, un mécano au top, ainsi qu’une bonne moto, D’ailleurs je suis à la recherche d’un bon préparateur qui pourrait m’aider pour cette saison. C’est sur qu’avec tout ceci en plus, je partirais plus serein sur chaque épreuve.

Tu as également participé au Championnat de France Prestige cette année, et là l’opposition à été plus féroce… Es-tu satisfait de cette 8e place finale?

Eh bien oui, je suis satisfait et surpris, mais il faut bien prendre en compte qu’une partie de mes concurrents directs n’était pas présents à la finale.

Raconte-nous ta saison en Championnat de France Prestige !

J’avais pour objectif de rentrer dans les 12, au fur et à mesure des courses, on était presque 5-6 à rouler dans la même seconde, du coup cela m’a donné envie d’espérer rentrer dans le top 10. Mon but était d’aller chercher une meilleure perf’ plutôt que de privilégier une place au championnat et assurer ma place.

 

Tu as lu les nouvelles propositions de règlement du Championnat de France prestige, quelle est ton opinion à ce sujet?

Marquer des points comme une manche dans la séance chrono… Je ne suis pas pour, mais pourquoi pas ? Ensuite pour les manches de 20 minutes et 1 tour, je trouve cela bien car il y a les capacités physiques qui vont entrer en compte, ça va relever le niveau du supermot’.

Quels sont tes objectifs pour la saison 2013?

Étant titré en Open, je suis dans l’obligation de ne faire que le championnat Prestige. Bien sûr si je repars avec la même moto que l’an dernier, et que je vois qu’au bout de deux courses ça ne va pas, je m’arrêterai là. Par contre si j’arrive à obtenir une moto plus performante, j’aimerais pouvoir me rapprocher du top 5, En ayant comme objectif de faire mieux que ma 8e place acquise l’an dernier – le but est de progresser sinon à quoi bon ?

 

En attendant la première épreuve de la saison (fin mars à Rivesaltes en Prestige), comment vas-tu te préparer pour cette nouvelle saison?

Je vais faire ce que j’aime, rouler en motocross avec les potes, comme d’habitude un peu de footing, cardio, musculation en essayant d’être régulier à deux séances par semaine. En ce qui concerne l’entraînement supermotard, eh bien… je pense que mon premier roulage se fera le jour de l’ouverture du Prestige à Rivesaltes !

Tout à l’heure, tu nous parlais de la difficulté à mettre en place une structure privée, vas-tu changer quelque chose avec un an d’expérience en plus ?

C’est toujours le même problème, pour pouvoir changer quelque chose dans ma structure, il me faudrait simplement plus de budget !

Un mot pour la fin ?

En supermotard, l’argent ne fait pas le bonheur mais il fait la différence. En tout cas merci à mon père qui, malgré son manque de connaissances dans la gestion des réglages moto, s’est donné à fond pour m’aider comme il le pouvait pour que je puisse avoir une moto performante à chaque départ. Merci à ma mère pour son soutien. Merci à Gérald «  Gammamoto » pour son aide. Merci à Holeshot Extrême drink pour la pêche, merci à Moto Expert Le Mans pour son aide, merci à Waren (Bougard) pour ses conseils techniques qui m’ont permis de bien progresser tout au long de la saison, merci à tous les autres pilotes du Prestige et Open pour cette bonne ambiance et ces belles bastons que je découvre car je viens du motocross.

Waren Bougard et Jarno

 Bonne année à tous.

 

Propos receuillis par Nicolas Cottenet, photos : www.pro-photo.fr

Commentaires fermés.